Les automobiles ont déclenché la frénésie du turbo. En utilisant les gaz d'échappement pour entraîner un rotor, il est possible de pomper davantage d'oxygène sous pression dans les cylindres. De quoi obtenir des gains de puissance considérables ! Honda a été le premier fabricant de moteurs à sauter dans le train du turbo. Et bien sûr, il l'a fait d'une manière techniquement innovante. Comme base, Honda a utilisé, de manière quelque peu inattendue, la CX500. Ce bicylindre en V transversal n'était pas immédiatement connu pour ses aspirations sportives. Et c'est exactement ce que Honda recherchait ! En collaboration avec IHI, le plus petit turbo de l'époque fut développé. Avec des pales de 51 mm seulement, il pouvait atteindre 200.000 tr/min.

L'innovation de Honda ne s'est pas arrêtée là. L'allumage numérique et l'injection d'essence étaient en avance sur leur temps. Pour faire face à la puissance supplémentaire, le moteur de la CX500 a été amélioré. Ainsi, et pour la première fois, la CX500 Turbo a reçu des pistons forgés. Des tiges de piston renforcées entraînent un vilebrequin plus léger, tandis que l'embrayage se voit également renforcé. Et cela s'est avéré nécessaire, car avec une puissance maximale de 82 ch, la puissance maximale de la CX500 a été multipliée par deux.

La CX500 Turbo présentait une ligne distincte mais très réussie qui maintenait le pilote à l'abri du vent tout en lui permettant d'observer la montée en pression du turbo sur un compteur séparé. La technologie de l'époque permettait encore un certain « décalage » ou retard dans la délivrance de la puissance, ce qui offrait un moment de répit au pilote avant que la puissance ne soit libérée d'un coup sec. La vitesse de pointe était de 201 km/h.