PREMIER ESSAI
2024 CBR600RR

En Europe, 2017 fut l'année de la disparition de la CBR600RR. Cette moto a connu une carrière particulièrement réussie. Mais les temps ont fini par changer, et à cette époque, la demande pour une supersportive de 600 cc avait drastiquement chuté. Mais sept ans plus tard, en 2024, la question se pose à nouveau. La gamme de Honda est immense, elle s’étend des scooters légers à toutes sortes de motos, dans tous les segments. La branche sportive de Honda est également très étendue, avec des CBR de petites cylindrées pour les débutants jusqu'à l'ultime CBR1000RR-R Fireblade. Mais l'écart entre cette Fireblade et la CBR650R est beaucoup trop important. Tellement grand que la présence d’une CBR600RR dans la gamme se justifie pleinement.


La base du modèle 2017 était parfaite. Honda n'a donc pas changé grand-chose. Bien sûr, on découvre un nouveau carénage pour rendre le look un peu plus moderne. Mais la base générale du moteur et du cadre a été largement reprise. De nombreux ajustements et améliorations mineurs ont été apportés au moteur et au châssis. Entre autres, le quatre cylindres bénéficie d'une nouvelle distribution, d'un arbre à cames plus léger, de ressorts de soupapes plus légers et d'une meilleure admission d'air. Pour la rendre conforme à la norme EU5+, il a fallu passer par pas moins de 50 prototypes de l'échappement, dont le silencieux se voit toujours astucieusement dissimulé sous la selle. Les ingénieurs ont passé des mois à jouer avec le convertisseur catalytique, différents alésages et différentes épaisseurs de matériaux pour que la CBR600RR satisfasse à la stricte homologation européenne. Et ils ont réussi. Résultat final : une moto plus légère de 3 kg et un empattement plus court de 5 mm par rapport au modèle 2017.
TOUTE L'ÉLECTRONIQUE POSSIBLE
La plus grande nouveauté, cependant, est l'ajout d'une centrale inertielle à 6 axes qui provient directement de la Fireblade. Cette IMU garantit que presque toute l'électronique moderne peut être utilisée pour rendre la CBR600RR aussi irréprochable que possible (sur piste). Ainsi, le contrôle de traction peut être réglé sur 9 niveaux, il y a un embrayage à glissement limité, un quickshifter bidirectionnel, un ABS en virage, un contrôle de la portance arrière pour maintenir la roue arrière au sol lors d'un freinage brusque, un amortisseur de direction électronique... La CBR600RR bénéficie d’un ensemble électronique incroyablement complet qui peut également être réglé de toutes les manières possibles.



MONTÉE EN RÉGIME
Les CBR chauffent dans le box des stands, nous sortons les gestes les plus agiles pour enfiler notre combinaison de course. La CBR600RR se conduit si facilement et en douceur. Il faut très peu d'efforts pour gagner en confiance. La réponse de l'accélérateur est douce, le quickshifter fonctionne de manière très raffinée, le freinage se fait avec une aisance totale, la direction nous donne une impression de facilité comme si nous conduisions un cyclomoteur... Quel plaisir de piloter cette moto sur un circuit ! Nous recherchons la plage idéale du petit quatre cylindres. Le mot d'ordre est de monter en régime et de maintenir le moteur entre 10.000 et 14.500 tr/min. Soit, en clair, une plage de fonctionnement de 4.500 tr/min, ce qui est largement suffisant.
UN PLAISIR ADDICTIF
Dirigez vos yeux là où vous le souhaitez, et la moto vous suivra au centimètre près. Sa direction et sa précision sont fantastiques. Les freins fonctionnent également très bien. Si bien que le contrôle de la portance arrière doit régulièrement intervenir pour maintenir la roue arrière bien stable sur le sol. Mais pas de manière agressive. Rien n’est agressif sur cette 600. À part la bande son. La CBR600RR vous fait sentir à quel point il est facile de piloter une supersportive rapidement. Et si les choses devaient aller un peu trop vite, vous vous retrouvez presque imperceptiblement retenu par un filet de sécurité électronique. La douceur de l'accélérateur, des freins et du quickshifter, combinée à la précision de la direction, rend la CBR600RR particulièrement facile et, surtout, incroyablement amusante à conduire. Le plaisir auditif que procure le hurlement du quatre cylindres en ligne est impressionnant. C'est là toute la beauté de la CBR600RR. Une expression sonore terriblement agressive mais sur une moto à sa manière très agréable à piloter.

